Alain Désiron a eu la peur de sa vie ce dimanche midi. Alors qu’il rentrait dans un box rempli de taureaux pour un banal contrôle de routine, l’un d’entre eux l’a attaqué par derrière. « J’aurais pu y laisser la vie si le taureau avait été plus âgé », confie l’Orétois. Tout de même, une bête de 300 kg en furie contre vous, ça fait mal... Le vétérinaire a dû se rendre aux urgences et souffre aujourd’hui de multiples contusions.
S’il y a une règle à laquelle Alain Désiron se conformera désormais, c’est bien de ne plus entrer seul dans un box plein de tau reaux. «Quand un client vous dit : attention, la bête est dangereuse, on fait attention, on entre à deux et on prend un bâton pour se défendre au cas où. Mais ici, je ne m’attendais vraiment pas à être chargé », raconte, stupéfait, Alain Désiron, vétérinaire bovins (principalement) à Bergilers depuis 21ans. L’accident s’est produit dans une ferme de Remicourt dimanche dernier, sur le coup de midi, quand Alain Désiron est entré dans un box de 30 taureaux de 300 kg, alors que sa fillette de 9 ans attendait dans le couloir. « J’avais réalisé trois jours plus tôt un test cutané sur les bovins de ce fermier pour détecter une éventuelle tuberculose. Dimanche, je venais lire les résultats dans l’encolure. Rien qu’un contrôle de routine en somme », raconte-t-il.
À peine à l’intérieur, l’Orétois a été chargé par derrière par un taureau visiblement excité. « Je suis tombé par terre, coincé entre le mur et la bête. J’ai reçu des coups de tête, de cornes, de pattes. Ça m’a paru durer des heures même si ce ne doit être l’affaire que d’une minute. J’ai finalement réussi à m’extraire seul, en m’agrippant à une barre, pendant que ma fille courait chercher de l’aide auprès du fermier.»
Le vétérinaire de 45 ans était dans un sale état. « Quand vous avez un taureau qui s’acharne sur vous et que vous êtes incapable de vous relever, ça fait mal... Oui, j’ai eu peur. Très. C’est la première fois que ça m’arrive. Si l’animal avait été adulte (il aurait donc pesé quelque 600 kg et eu des cornes plus longues), il m’aurait embroché et j’y aurais sans doute laissé la vie. Je souffre de nombreuses contusions sur les deux jambes, la douleur principale vient du thorax, côté droit, j’ai aussi mal à la mâchoire et aux tempes car ma tête a heurté le mur à plusieurs reprises.»
L’Orétois s’est rendu rapidement aux urgences de l’hôpital Joseph Wauters de Waremme. Après une batterie d’examens, il a pu en sortir mardi en fin de journée. «On a craint des lésions pulmonaires et rénales mais miraculeusement, je n’ai rien de grave : aucune fracture ou organe atteint. Que des contusions sur tout le corps. J’ai eu beaucoup de chance.»
Alain Désiron est incapable de reprendre le travail pour le moment. «Il me faudra minimum 15 jours pour aller mieux. Là, je suis dans mon fauteuil, bouger est douloureux. Me mettre au lit est impossible. Ça ira mieux dans quelques jours. J’espère. »